[TEST] Captain Lang (Mega Drive)
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[TEST] Captain Lang (Mega Drive)
Captain Lang (Mega Drive) 04.11.2023
Captain Lang (キャプテン ラング), un énième jeu de plates-formes à mascottes, sort d’abord aux USA, en août 1993, sous le nom de High Seas Havoc. Le titre de Data East verra ensuite le jour au Japon (avril 1994), avant de finir son parcours (comme souvent d’ailleurs) en Europe, en septembre 1994 seulement. Il sera d’ailleurs distribué par Codemasters dans sa version PAL.
L'histoire relate les péripéties d'un phoque pirate anthropomorphe nommé Havoc (Lang dans la version japonaise), de son jeune acolyte Tide (Land dans la version japonaise), d'une jeune fille nommée Bridget et d'un pirate morse maléfique nommé Bernardo…
Bernardo est à la recherche d'Emeralda, une gemme aux pouvoirs si puissants qu'ils peuvent renverser des armées entières. Une carte indique l'emplacement d'Emeralda, et Bernardo est déterminé à la mettre la main dessus. Havoc et Tide découvrent Bridget inconsciente sur une plage. Lorsqu'elle se réveille enfin, elle charge Havoc de la protéger ainsi que la carte. Havoc cache l’objet à l’abri, dans une falaise difficile d’accès. Après que les sbires de Bernardo ont kidnappé Bridget et Tide, Havoc se lance à leur secours.
Avant de vous lancer dans le vif du sujet, vous pouvez paramétrer la difficulté (Easy, Normal, Hard ou Expert) et faire un tour dans le sound test pour profiter des mélodies du jeu, notre héros se muant alors en chef d’orchestre.
Un soin tout particulier a été apporté à la direction artistique avec une réalisation léchée, des graphismes d’une grande finesse, des sprites très détaillés, une palette de couleurs parfaitement exploitée avec des teintes souvent très vives. Les animations ne sont pas en reste, notamment celles du héros qui affiche des mimiques tordantes dès lors qu’il se fait toucher (il est tantôt électrocuté, tantôt carbonisé, tantôt aplati comme une crêpe, etc). Les capacités techniques de la Mega Drive sont mises en avant avec de très jolis effets de distorsion (notamment ceux simulant les courant marins et la chaleur des flammes) et de nombreuses parallaxes. Certains arrière-plans impressionnent, en particulier ceux prenant place dans l’avant-dernier monde, une grotte caverneuse frappée par les éclairs qui illuminent l’écran… Sur le plan visuel, Captain Lang n’est pas loin du sans faute. L’ambiance de flibustiers et de chasse aux trésors fonctionne à merveille. On pourra malgré tout lui reprocher quelques niveaux un peu plus génériques et clairsemés au niveau des décors, notamment celui des montagnes enneigées… Mais c’est vraiment chipoter !
Difficile de faire plus simple au niveau du gameplay puisqu’un seul bouton de la manette est finalement mis à contribution, hormis la croix directionnelle. Havoc peut bien évidemment sauter, comme dans tout bon platformer qui se respecte. En rappuyant sur le même bouton en plein saut, il effectue une sorte de coup de pied retourné, qui constitue sa principale attaque (il peut bien sûr aussi détruire les ennemis en leur sautant dessus). Ce coup de pied retourné n’est pas évident à maîtriser puisque le timing pour l’exécuter nécessite d’être très précis ! En appuyant sur la flèche du bas et le bouton de saut, Havoc réalise une sorte d’esquive sous la forme d’une roulade. Dommage qu’elle soit un peu sous-exploitée, on ne l’utilise finalement que contre 1 ou 2 boss et dans quelques rares passages seulement…
Havoc dispose d’une jauge de vie située dans le coin supérieur droit de l’écran. Un timer est présent mais il n’a quasiment aucune incidence sur le jeu, puisqu’il déterminera seulement les points bonus qui vous seront octroyés à la fin de chaque stage (ce qui ne sert que dans une optique de scoring d’ailleurs). De nombreux diamants sont éparpillés dans les niveaux. Si vous en récoltez 100, vous gagnez une vie supplémentaire, sachant que certains items vous rapportent 10 ou 50 gemmes d’un coup. Des icônes à l’effigie de votre héros vous gratifient d’une vie supplémentaire également. Des bottes vous permettent de courir plus vite et de sauter plus haut. Les pilons de poulet restaurent la moitié de votre barre de vie, tandis que les jambons rôtis la remplissent dans son intégralité.
Chaque stage est constitué de 2 sous-niveaux (hormis le premier et le dernier qui n’en présentent qu’un seul). Pour terminer le premier sous-niveau, vous devez toucher la bannière Goal. Le second se conclura invariablement par un combat contre un boss. Des checkpoints (3 à 4 en moyenne) ponctuent les stages. Des bumpers/tremplins servent à vous projeter dans les airs. En fonction de leur couleur (bleue/jaune/rouge), vous pourrez sauter plus ou moins haut.
Le level design se révèle assez labyrinthique, avec plusieurs niveaux qui s’étendent horizontalement et verticalement. D’autres stages apportent un peu de variété, dont celui dans une ville incendiée où vous êtes poursuivis par une gigantesque gerbe de flamme qui cherche à vous consumer… D’une manière générale, Captain Lang lorgne beaucoup plus du côté de la plateforme pure et dure que de l’action survitaminée.
La prise en main est perfectible, pas aidée par un gameplay qui manque parfois de précision. J’ai déjà abordé l’exécution du coup de pied sauté qui pose problème mais vous ne serez pas non plus aidés par des hitboxes très floues, ne laissant guère la place à la moindre improvisation !
A mi-chemin de cette review, les plus observateurs d’entre vous auront déjà remarqué les nombreuses similitudes avec Sonic : un petit animal anthropomorphique bleu, les 100 diamants à récupérer pour glaner une vie, les super chaussures, la vitesse de déplacement élevée du héros, l’attaque sautée tournoyante, etc. Elles ne s’arrêtent pourtant pas là, Data East ayant puisé sans vergogne du côté du hit de Sega : la topographique des niveaux (souvent ponctués de longues montées et descentes), l’architecture des niveaux, et certains stage directement inspirés de ceux de Sonic. Comme le tout premier prenant place sur une île (comment ne pas y voir un pseudo Green Hill Zone ?) ou encore le niveau sous-marin labyrinthique…
Voici le déroulement complet du jeu au travers de ces nombreux screenshots :
Cape Sealph
Pirate Ship
Otarucean 1
Otarucean 2
Burning Hamlet 1
Burning Hamlet 2
Mt. Chester 1
Mt. Chester 2
Frozen Palace 1
Frozen Palace 2
Mt. Bernardo 1
Mt. Bernardo 2
The Final
Abordons maintenant le gros point noir du jeu d’après mes critères (forcément subjectifs), sa difficulté exacerbée ! J’ai rarement autant sué et ragé sur un platformer 8-16 bits. La vitesse du héros est piégeuse la plupart du temps, pire que dans Sonic d’ailleurs. Mieux vaut faire preuve de prudence sous peine de s’empaler contre les ennemis…
Le placement des mobs est souvent très putassier, dont certains qui surgissent de nulle part au tout dernier moment… Mention spéciale pour ces satanés aigles ! Le level design manque parfois de visibilité et de finition, les leaps of faith (ou sauts de la foi si vous préférez) étant légion…
Les affrontements contre les boss se révèlent longs et ardus (il faut les toucher 8 à 10 fois en moyenne) … Pour vous en défaire, vous serez dans l’obligation de maîtriser le coup de pied retourné (vous ne leur infligerez aucun dégât si vous vous contentez de leur sauter dessus). Les patterns sont vicieux, pas évidents à appréhender. Vous n’aurez en général qu’un temps très restreint pour leur faire mal, entre 2 très longues phases où ils sont totalement insensibles à vos attaques. L’avant dernier boss et le boss final m’auront posé le plus de problème (surtout l’avant-dernier en fin de compte) … Vous allez souffrir comme rarement mais, en contrepartie, vous aurez un véritable sentiment d’accomplissement lorsque vous parviendrez à les battre !
Les derniers niveaux sont dantesques de difficulté, avec un gros pic de difficulté à partir du 4ème stage (celui de la neige). Ils deviennent alors beaucoup plus exigeants, intégrant des éléments de verticalité et mettant l’accent sur des timing très serrés et une grande précision de vos sauts et placements. Vous devrez souvent prendre le risque de vous jeter dans le vide afin de retomber sur une plateforme située en contrebas, recommencer encor et encor… En bref, il vous faudra faire preuve de beaucoup de skill et d’endurance, et d’un zeste de patience…
Pour vous simplifier la tâche, ne cherchez pas à tuer tous les ennemis qui se dressent en travers de votre chemin, il vaut parfois mieux tracer sa route, d’autant plus que les masques de collision manquent de précision et qu’il ne faut pas déclencher le coup de pied sauté trop tôt (au risque de me répéter). Certains éléments du décor vous one-shotent (les pics, les torrents de lave, etc).
Les vies sont distribuées assez généreusement. Un conseil, dans le tout premier stage (Cape Sealph), il est possible via un bumper caché d’accéder à une série de plates-formes aériennes. A l’issue de ce parcours, vous pourrez récupérer 5 vies (en réalité 4 1-ups et 2 items de 50 diamants). Passez le checkpoint suivant et laissez vous mourir. Revenez sur vos pas, récupérez les 5 vies et répétez l’opération. A chaque itération vous obtiendrez donc 4 vies, un véritable luxe ! Engrangez au moins 60-70 vies pour abordez les derniers niveaux avec davantage de sérénité ! Et ne comptez pas trop sur les continues, vous n’irez pas très loin dans les derniers niveaux avec les 2-3 vies de base…
L’ambiance musicale s’avère très soignée, avec une bande-son de qualité aux mélodies réussies et divers drums assez remarquables. Seules les digits vocales pêchent par leur manque de clarté (récolter un 1-up est synonyme de bouillie sonore !). La bande-son constitue selon moi l’un des gros points forts du jeu, avec ses graphismes bien sûr.
Quelques trivia avant de conclure :
- Le jeu existe dans 2 jaquettes différentes en version PAL, l’une dédié au UK (et à l’Australie), l’autre pour le reste de l’Europe. La première arbore une tête de squelette de pirate sur un fond noir. Elle est très sobre, mature et plutôt classieuse, même s’il faut admettre qu’elle est totalement hors sujet par rapport à ce que propose le jeu !
- La version japonaise (tout comme la version américaine d’ailleurs) contient quant à elle un sous niveau supplémentaire (Cape Sealph) dont l'inspiration est évidente comme mentionné précédemment. Il est fort possible que Codemasters ait préféré éviter de jouer avec le feu et de se prendre un procès de la part de Sega. Il faut dire que Data East était coutumier du fait…
- Une version améliorée du jeu est sortie exclusivement en Corée du Sud pour une carte arcade personnalisée fabriquée par Data East basée sur la Mega Drive la même année.
Exclusivité Mega Drive au level design particulier mêlant flibusterie de haute mer et animaux anthropomorphiques, Captain Lang est un bon platformer qui gagne à être connu. Si les similitudes avec le hérisson de Sega sont nombreuses, le jeu parvient malgré tout à se forger sa propre identité. Certes très conventionnel mais doté d’une réalisation exemplaire, il s’avère d’une difficulté redoutable, à réserver à une certaine élite, les vieux de la vieille, fans de die & retry qui ne rechigneront pas à apprendre certains patterns et autres phases par cœur. Ses défauts de gameplay et la perversité de son level design auront vite fait de rebuter la majorité des retrogamers… Pour une expérience plus digeste, testez-le en émulation en usant et abusant des save states ! J’avais fait l’acquisition de mon exemplaire dans un lot sur Neo-Arcadia pour une quarantaine d’euros en 2012… Si vous cherchez à l’obtenir dans sa version jap complet et en TBE à fin 2023, vous pouvez allègrement multiplier ce montant par 6 ou 7 malheureusement…
Ma note : 14/20
Merci à Babigui pour ces nombreuses vidéos qui m’ont remotivé pour laisser sa chance à ce Captain Lang, sans quoi je l’aurais probablement laissé prendre la poussière dans l’armoire… En voici 2 qui méritent plus particulièrement d’être mises en avant :
Test : Captain Lang / Havoc (DRINK WILD SODA)
https://www.youtube.com/watch?v=VpMHxYXgsBU
1cc en mode de difficulté normale (DRINK 1CC)
https://www.youtube.com/watch?v=Zfnx6rl7UjY&t=3541s
On conclut avec les reviews de nos bons vieux magazines spécialisés. A noter que Captain Lang a obtenu 26/40 de la part de Famitsu et 64/100 de Mean Machines.
Review Consoles + #35 (Septembre 1994) : 89% par Elvira
« Un jeu de plates-formes mignon tout plein avec une musique superbe. Le bonheur. »
Présentation 85% Graphismes 90% Animation 90% Musique 95% Bruitages 75% Durée de vie 80% Jouabilité 89%
« Oui ! » pour Elvira : « Voici un jeu de plates-formes qui a la bonne odeur d’un conte de fées illustré.
On a tout de suite envie de connaître la suite de l’histoire, de voir de nouveaux trésors dans les coffres, d’autres décors… Il y a par ailleurs pas mal de déformations d’écran assez bien rendues qui ajoutent un plus à cet univers de BD (voyez le fond de l’océan et la fille en flammes !). Il est vrai que certains niveaux paraissent pauvres graphiquement en comparaison des premiers, mais l’ensemble est quand même un vrai plaisir. Havoc est un sprite mutin, et malgré son costume rose, il se bat comme un guerrier léger et rebondissant. Cet héritier de Peter Pan fait rêver. A jouer tout en finesse. »
Review Import Version US Joypad #33 (Juillet/Août 1994) : 90% par Olivier
Graphisme 17 Animation 17 Maniabilité 18 Son/Bruitage 16
J’aime : Des graphismes très variés et colorés. Une durée de vie intéressante. C’est du Sonic, on aime…
J’aime pas : Oui mais, c’est quand même du pompage non dissimulé ! Les décors ne sont pas très fournis.
« Ce jeu est une bonne surprise sur Megadrive, chose rare en import ces derniers temps. Non pas que la Megadrive soit en perte de vitesse, mais surtout parce que les importateurs de cartouches japonaises ou américaines ne se foulent pas des masses dans notre beau pays. Alors, on va à la recherche des jeux et on en trouve quand même. Ce jeu de plates-formes est un bon exemple et je suis certain qu’on le retrouvera bientôt en version officielle. Je ne vais pas crier au scandale trop fort en ce qui concerne la ressemblance avec Sonic, c’est tellement énorme qu’on n’ose même pas en parler. Disons que j’ai laissé mes préjugés au vestiaire (de Joypad) car j’adore le style Sonic et j’aime jouer à des jeux similaires, c’est-à-dire de la plate-forme rapide. Techniquement en-dessous des trois Sonic, Havoc propose néanmoins un excellent jeu d’action et un intérêt ludique certain. Les graphismes sont beaux et colorés, bien que quelquefois un peu arides. L’animation est excellente et la durée de vie intéressante. Moi, j’achète cette cartouche, même en import… »
Mini Review Joypad #35 (Octobre 1994) : 75% par Trazom
« Testé en import, il y a quelque temps, sous un autre nom (normal), revoilà donc le fameux animal en version française. Pour moi, ce n’est rien d’autre qu’un jeu de plates-formes très banal, avec les beaux décors d’un Sonic, en moins ! Rien de bien sensas en réalité ! »
Review MEGA Force # 31 (Septembre 1994) page 96 A compléter
Review Player One #45 (Septembre 1994) : 86% par Megadeth
En résumé : « Parmi tous les clones de Sonic, Havoc est certainement celui qui possède le plus d’arguments propres à vous divertir. »
Graphisme 87% Animation 87% Son 95% Jouabilité 79%
Captain Lang (キャプテン ラング), un énième jeu de plates-formes à mascottes, sort d’abord aux USA, en août 1993, sous le nom de High Seas Havoc. Le titre de Data East verra ensuite le jour au Japon (avril 1994), avant de finir son parcours (comme souvent d’ailleurs) en Europe, en septembre 1994 seulement. Il sera d’ailleurs distribué par Codemasters dans sa version PAL.
L'histoire relate les péripéties d'un phoque pirate anthropomorphe nommé Havoc (Lang dans la version japonaise), de son jeune acolyte Tide (Land dans la version japonaise), d'une jeune fille nommée Bridget et d'un pirate morse maléfique nommé Bernardo…
Bernardo est à la recherche d'Emeralda, une gemme aux pouvoirs si puissants qu'ils peuvent renverser des armées entières. Une carte indique l'emplacement d'Emeralda, et Bernardo est déterminé à la mettre la main dessus. Havoc et Tide découvrent Bridget inconsciente sur une plage. Lorsqu'elle se réveille enfin, elle charge Havoc de la protéger ainsi que la carte. Havoc cache l’objet à l’abri, dans une falaise difficile d’accès. Après que les sbires de Bernardo ont kidnappé Bridget et Tide, Havoc se lance à leur secours.
Avant de vous lancer dans le vif du sujet, vous pouvez paramétrer la difficulté (Easy, Normal, Hard ou Expert) et faire un tour dans le sound test pour profiter des mélodies du jeu, notre héros se muant alors en chef d’orchestre.
Un soin tout particulier a été apporté à la direction artistique avec une réalisation léchée, des graphismes d’une grande finesse, des sprites très détaillés, une palette de couleurs parfaitement exploitée avec des teintes souvent très vives. Les animations ne sont pas en reste, notamment celles du héros qui affiche des mimiques tordantes dès lors qu’il se fait toucher (il est tantôt électrocuté, tantôt carbonisé, tantôt aplati comme une crêpe, etc). Les capacités techniques de la Mega Drive sont mises en avant avec de très jolis effets de distorsion (notamment ceux simulant les courant marins et la chaleur des flammes) et de nombreuses parallaxes. Certains arrière-plans impressionnent, en particulier ceux prenant place dans l’avant-dernier monde, une grotte caverneuse frappée par les éclairs qui illuminent l’écran… Sur le plan visuel, Captain Lang n’est pas loin du sans faute. L’ambiance de flibustiers et de chasse aux trésors fonctionne à merveille. On pourra malgré tout lui reprocher quelques niveaux un peu plus génériques et clairsemés au niveau des décors, notamment celui des montagnes enneigées… Mais c’est vraiment chipoter !
Difficile de faire plus simple au niveau du gameplay puisqu’un seul bouton de la manette est finalement mis à contribution, hormis la croix directionnelle. Havoc peut bien évidemment sauter, comme dans tout bon platformer qui se respecte. En rappuyant sur le même bouton en plein saut, il effectue une sorte de coup de pied retourné, qui constitue sa principale attaque (il peut bien sûr aussi détruire les ennemis en leur sautant dessus). Ce coup de pied retourné n’est pas évident à maîtriser puisque le timing pour l’exécuter nécessite d’être très précis ! En appuyant sur la flèche du bas et le bouton de saut, Havoc réalise une sorte d’esquive sous la forme d’une roulade. Dommage qu’elle soit un peu sous-exploitée, on ne l’utilise finalement que contre 1 ou 2 boss et dans quelques rares passages seulement…
Havoc dispose d’une jauge de vie située dans le coin supérieur droit de l’écran. Un timer est présent mais il n’a quasiment aucune incidence sur le jeu, puisqu’il déterminera seulement les points bonus qui vous seront octroyés à la fin de chaque stage (ce qui ne sert que dans une optique de scoring d’ailleurs). De nombreux diamants sont éparpillés dans les niveaux. Si vous en récoltez 100, vous gagnez une vie supplémentaire, sachant que certains items vous rapportent 10 ou 50 gemmes d’un coup. Des icônes à l’effigie de votre héros vous gratifient d’une vie supplémentaire également. Des bottes vous permettent de courir plus vite et de sauter plus haut. Les pilons de poulet restaurent la moitié de votre barre de vie, tandis que les jambons rôtis la remplissent dans son intégralité.
Chaque stage est constitué de 2 sous-niveaux (hormis le premier et le dernier qui n’en présentent qu’un seul). Pour terminer le premier sous-niveau, vous devez toucher la bannière Goal. Le second se conclura invariablement par un combat contre un boss. Des checkpoints (3 à 4 en moyenne) ponctuent les stages. Des bumpers/tremplins servent à vous projeter dans les airs. En fonction de leur couleur (bleue/jaune/rouge), vous pourrez sauter plus ou moins haut.
Le level design se révèle assez labyrinthique, avec plusieurs niveaux qui s’étendent horizontalement et verticalement. D’autres stages apportent un peu de variété, dont celui dans une ville incendiée où vous êtes poursuivis par une gigantesque gerbe de flamme qui cherche à vous consumer… D’une manière générale, Captain Lang lorgne beaucoup plus du côté de la plateforme pure et dure que de l’action survitaminée.
La prise en main est perfectible, pas aidée par un gameplay qui manque parfois de précision. J’ai déjà abordé l’exécution du coup de pied sauté qui pose problème mais vous ne serez pas non plus aidés par des hitboxes très floues, ne laissant guère la place à la moindre improvisation !
A mi-chemin de cette review, les plus observateurs d’entre vous auront déjà remarqué les nombreuses similitudes avec Sonic : un petit animal anthropomorphique bleu, les 100 diamants à récupérer pour glaner une vie, les super chaussures, la vitesse de déplacement élevée du héros, l’attaque sautée tournoyante, etc. Elles ne s’arrêtent pourtant pas là, Data East ayant puisé sans vergogne du côté du hit de Sega : la topographique des niveaux (souvent ponctués de longues montées et descentes), l’architecture des niveaux, et certains stage directement inspirés de ceux de Sonic. Comme le tout premier prenant place sur une île (comment ne pas y voir un pseudo Green Hill Zone ?) ou encore le niveau sous-marin labyrinthique…
Voici le déroulement complet du jeu au travers de ces nombreux screenshots :
Cape Sealph
Pirate Ship
Otarucean 1
Otarucean 2
Burning Hamlet 1
Burning Hamlet 2
Mt. Chester 1
Mt. Chester 2
Frozen Palace 1
Frozen Palace 2
Mt. Bernardo 1
Mt. Bernardo 2
The Final
Abordons maintenant le gros point noir du jeu d’après mes critères (forcément subjectifs), sa difficulté exacerbée ! J’ai rarement autant sué et ragé sur un platformer 8-16 bits. La vitesse du héros est piégeuse la plupart du temps, pire que dans Sonic d’ailleurs. Mieux vaut faire preuve de prudence sous peine de s’empaler contre les ennemis…
Le placement des mobs est souvent très putassier, dont certains qui surgissent de nulle part au tout dernier moment… Mention spéciale pour ces satanés aigles ! Le level design manque parfois de visibilité et de finition, les leaps of faith (ou sauts de la foi si vous préférez) étant légion…
Les affrontements contre les boss se révèlent longs et ardus (il faut les toucher 8 à 10 fois en moyenne) … Pour vous en défaire, vous serez dans l’obligation de maîtriser le coup de pied retourné (vous ne leur infligerez aucun dégât si vous vous contentez de leur sauter dessus). Les patterns sont vicieux, pas évidents à appréhender. Vous n’aurez en général qu’un temps très restreint pour leur faire mal, entre 2 très longues phases où ils sont totalement insensibles à vos attaques. L’avant dernier boss et le boss final m’auront posé le plus de problème (surtout l’avant-dernier en fin de compte) … Vous allez souffrir comme rarement mais, en contrepartie, vous aurez un véritable sentiment d’accomplissement lorsque vous parviendrez à les battre !
Les derniers niveaux sont dantesques de difficulté, avec un gros pic de difficulté à partir du 4ème stage (celui de la neige). Ils deviennent alors beaucoup plus exigeants, intégrant des éléments de verticalité et mettant l’accent sur des timing très serrés et une grande précision de vos sauts et placements. Vous devrez souvent prendre le risque de vous jeter dans le vide afin de retomber sur une plateforme située en contrebas, recommencer encor et encor… En bref, il vous faudra faire preuve de beaucoup de skill et d’endurance, et d’un zeste de patience…
Pour vous simplifier la tâche, ne cherchez pas à tuer tous les ennemis qui se dressent en travers de votre chemin, il vaut parfois mieux tracer sa route, d’autant plus que les masques de collision manquent de précision et qu’il ne faut pas déclencher le coup de pied sauté trop tôt (au risque de me répéter). Certains éléments du décor vous one-shotent (les pics, les torrents de lave, etc).
Les vies sont distribuées assez généreusement. Un conseil, dans le tout premier stage (Cape Sealph), il est possible via un bumper caché d’accéder à une série de plates-formes aériennes. A l’issue de ce parcours, vous pourrez récupérer 5 vies (en réalité 4 1-ups et 2 items de 50 diamants). Passez le checkpoint suivant et laissez vous mourir. Revenez sur vos pas, récupérez les 5 vies et répétez l’opération. A chaque itération vous obtiendrez donc 4 vies, un véritable luxe ! Engrangez au moins 60-70 vies pour abordez les derniers niveaux avec davantage de sérénité ! Et ne comptez pas trop sur les continues, vous n’irez pas très loin dans les derniers niveaux avec les 2-3 vies de base…
L’ambiance musicale s’avère très soignée, avec une bande-son de qualité aux mélodies réussies et divers drums assez remarquables. Seules les digits vocales pêchent par leur manque de clarté (récolter un 1-up est synonyme de bouillie sonore !). La bande-son constitue selon moi l’un des gros points forts du jeu, avec ses graphismes bien sûr.
Quelques trivia avant de conclure :
- Le jeu existe dans 2 jaquettes différentes en version PAL, l’une dédié au UK (et à l’Australie), l’autre pour le reste de l’Europe. La première arbore une tête de squelette de pirate sur un fond noir. Elle est très sobre, mature et plutôt classieuse, même s’il faut admettre qu’elle est totalement hors sujet par rapport à ce que propose le jeu !
- La version japonaise (tout comme la version américaine d’ailleurs) contient quant à elle un sous niveau supplémentaire (Cape Sealph) dont l'inspiration est évidente comme mentionné précédemment. Il est fort possible que Codemasters ait préféré éviter de jouer avec le feu et de se prendre un procès de la part de Sega. Il faut dire que Data East était coutumier du fait…
- Une version améliorée du jeu est sortie exclusivement en Corée du Sud pour une carte arcade personnalisée fabriquée par Data East basée sur la Mega Drive la même année.
Exclusivité Mega Drive au level design particulier mêlant flibusterie de haute mer et animaux anthropomorphiques, Captain Lang est un bon platformer qui gagne à être connu. Si les similitudes avec le hérisson de Sega sont nombreuses, le jeu parvient malgré tout à se forger sa propre identité. Certes très conventionnel mais doté d’une réalisation exemplaire, il s’avère d’une difficulté redoutable, à réserver à une certaine élite, les vieux de la vieille, fans de die & retry qui ne rechigneront pas à apprendre certains patterns et autres phases par cœur. Ses défauts de gameplay et la perversité de son level design auront vite fait de rebuter la majorité des retrogamers… Pour une expérience plus digeste, testez-le en émulation en usant et abusant des save states ! J’avais fait l’acquisition de mon exemplaire dans un lot sur Neo-Arcadia pour une quarantaine d’euros en 2012… Si vous cherchez à l’obtenir dans sa version jap complet et en TBE à fin 2023, vous pouvez allègrement multiplier ce montant par 6 ou 7 malheureusement…
Ma note : 14/20
Merci à Babigui pour ces nombreuses vidéos qui m’ont remotivé pour laisser sa chance à ce Captain Lang, sans quoi je l’aurais probablement laissé prendre la poussière dans l’armoire… En voici 2 qui méritent plus particulièrement d’être mises en avant :
Test : Captain Lang / Havoc (DRINK WILD SODA)
https://www.youtube.com/watch?v=VpMHxYXgsBU
1cc en mode de difficulté normale (DRINK 1CC)
https://www.youtube.com/watch?v=Zfnx6rl7UjY&t=3541s
On conclut avec les reviews de nos bons vieux magazines spécialisés. A noter que Captain Lang a obtenu 26/40 de la part de Famitsu et 64/100 de Mean Machines.
Review Consoles + #35 (Septembre 1994) : 89% par Elvira
« Un jeu de plates-formes mignon tout plein avec une musique superbe. Le bonheur. »
Présentation 85% Graphismes 90% Animation 90% Musique 95% Bruitages 75% Durée de vie 80% Jouabilité 89%
« Oui ! » pour Elvira : « Voici un jeu de plates-formes qui a la bonne odeur d’un conte de fées illustré.
On a tout de suite envie de connaître la suite de l’histoire, de voir de nouveaux trésors dans les coffres, d’autres décors… Il y a par ailleurs pas mal de déformations d’écran assez bien rendues qui ajoutent un plus à cet univers de BD (voyez le fond de l’océan et la fille en flammes !). Il est vrai que certains niveaux paraissent pauvres graphiquement en comparaison des premiers, mais l’ensemble est quand même un vrai plaisir. Havoc est un sprite mutin, et malgré son costume rose, il se bat comme un guerrier léger et rebondissant. Cet héritier de Peter Pan fait rêver. A jouer tout en finesse. »
Review Import Version US Joypad #33 (Juillet/Août 1994) : 90% par Olivier
Graphisme 17 Animation 17 Maniabilité 18 Son/Bruitage 16
J’aime : Des graphismes très variés et colorés. Une durée de vie intéressante. C’est du Sonic, on aime…
J’aime pas : Oui mais, c’est quand même du pompage non dissimulé ! Les décors ne sont pas très fournis.
« Ce jeu est une bonne surprise sur Megadrive, chose rare en import ces derniers temps. Non pas que la Megadrive soit en perte de vitesse, mais surtout parce que les importateurs de cartouches japonaises ou américaines ne se foulent pas des masses dans notre beau pays. Alors, on va à la recherche des jeux et on en trouve quand même. Ce jeu de plates-formes est un bon exemple et je suis certain qu’on le retrouvera bientôt en version officielle. Je ne vais pas crier au scandale trop fort en ce qui concerne la ressemblance avec Sonic, c’est tellement énorme qu’on n’ose même pas en parler. Disons que j’ai laissé mes préjugés au vestiaire (de Joypad) car j’adore le style Sonic et j’aime jouer à des jeux similaires, c’est-à-dire de la plate-forme rapide. Techniquement en-dessous des trois Sonic, Havoc propose néanmoins un excellent jeu d’action et un intérêt ludique certain. Les graphismes sont beaux et colorés, bien que quelquefois un peu arides. L’animation est excellente et la durée de vie intéressante. Moi, j’achète cette cartouche, même en import… »
Mini Review Joypad #35 (Octobre 1994) : 75% par Trazom
« Testé en import, il y a quelque temps, sous un autre nom (normal), revoilà donc le fameux animal en version française. Pour moi, ce n’est rien d’autre qu’un jeu de plates-formes très banal, avec les beaux décors d’un Sonic, en moins ! Rien de bien sensas en réalité ! »
Review MEGA Force # 31 (Septembre 1994) page 96 A compléter
Review Player One #45 (Septembre 1994) : 86% par Megadeth
En résumé : « Parmi tous les clones de Sonic, Havoc est certainement celui qui possède le plus d’arguments propres à vous divertir. »
Graphisme 87% Animation 87% Son 95% Jouabilité 79%
kurush- Adepte officiel
- Messages : 253
Date d'inscription : 25/08/2022
Re: [TEST] Captain Lang (Mega Drive)
Il a l'air super beau! Je n'avais jamais entendu parler de ce jeu, enfant je ne connaissais personne ayant une megadrive , je pense que cela joue....
Tu m'as donné l'envie d'essayer! Merci @kurush !
Tu m'as donné l'envie d'essayer! Merci @kurush !
Re: [TEST] Captain Lang (Mega Drive)
Je l'ai toujours snobé parce que je trouve les persos moches. Mais moi aussi tu m'as donné envie de l'essayer. Les decors ont l'air bien beaux aussi. Il faut juste que je retrouve ce fichu everdrive...
guimel-guimel- Adepte officiel
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Localisation : Au fond du gouffre
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